L'ultime
péché
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Ces deux dernières années, Les Undertones s'étaient fait un peu oublier de la scène. Pas de tournée nationale, une cruelle absence dans les charts et seulement deux singles (dont un n'était qu'un remix de "Julie Ocean" et l'autre "Beautiful Friend", étrange et baroque, une sorte de parenthèse dans leur carrière); c'est ce que les Anglais appellent suivre un "low-profile". Depuis ma dernière rencontre avec le groupe, il y a plus de deux ans, pas mal de choses ont changés. Plus mûrs, plus résolus, Les Undertones semblent enfin avoir pris conscience de leur propre valeur et se sont débarrassés des complexes injustifiés qu'ils nourrissaient vis-à-vis de la concurrence. Une nouvelle confiance surtout sensible chez John O'Neill, le guitariste et principal song-writer du groupe, qui jusqu'à présent avait tendance à disparaître sous les fauteuils au moindre soupçon de compliment sur sa musique et qui, aujourd'hui, parvient à vaincre sa timidité pour participer à l'élan de fierté générale. | |
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John: " 'The Sin Of Pride' est le premier disque que nous enregistrons dont je sois pleinement satisfait. Je pense que 'Positive Touch' souffrait d'erreurs de production. Certaines des idées de Bechirian ne collaient pas vraiment avec l'esprit des chansons. Cette fois, nous avons utilisés Mike Hedges dont le travail s'est beaucoup plus limité à l'aspect technique. Je crois que le rôle d'un producteur devrait se limiter à ça: aider le groupe à réaliser ses idées." Les
arrangements sur "Sin Of Pride" sont particulièrement
complexes et riches. Les chansons avaient été écrites
en fonction de ça? |
Ça permet de ne pas perdre de vue les mélodies.En fait, c'est en studio, un peu au jour le jour, que nous avons construit autour et ajouté des cuivres, des churs, des cordes... Les chansons, à l'origine, étaient telles qu'on les joue sur scène." Pourquoi
avoir été chercher cette reprise des Isley Brothers "Got
to have you back"? Feargal
Sharkey, le chanteur, est celui de la bande qui semble le mieux prendre
leurs revers actuels. Avec une bonne dose d'humour grinçant,
il se dit prêt à attendre que la boue environnante se décante.
Il faut dire que sa voix vaut de l'or à elle seule. Pourquoi?
Simplement peut-être parce que les Undertones sont avant tout
cinq amis et que personne d'autre ne pourrait amener à Sharkey
des chansons de la classe de "Love before romance", "Conscious"
ou "Untouchable" puisqu'il n'écrit pas lui-même. La
grande révélation à l'intérieur des Undertones
83 reste évidemment Dee, le petit frère de John O'Neill,
qui, après avoir travaillé dans l'ombre de son aîné,
s'affirme aujourd'hui comme un pôle créatif à part
entière. Il n'y aura donc pas de Dave Davies dans les Undertones
mais bien deux Ray... C'est de lui, principalement, que viennent les
colorations sixties du groupe ces temps derniers. Et
les Undertones sont allés jouer. Devant une salle chauffée
à blanc dès le deuxième morceau. Un set speed et
nerveux. Des versions musclées et dépouillées des
titres des deux premiers albums plus quelques coups d'oeil dans le rétroviseur:
'Teenage Kicks', 'Jump Boys', 'You've Got my Number'.. Je
n'avais pas besoin de lui demandé pourquoi. Enregistrer un disque
de la trempe de "Sin Of pride" et se heurter à un mur
d'indifférence est effectivement une raison suffisante pour avoir
envie de tout plaquer... La nouvelle, annoncée deux jours plus tôt à la radio, avait rameuté des fans de tous les coins de l'Angleterre et le concert fut évidemment magnifique autant que frustrant. Contrairement à Jam, les Undertones ne donnaient pas l'impression d'avoir tout dit et cette fin en queue de poisson avait le goût amer des promesses qui ne se réaliseront jamais. Le futur? Joh O'Neill raccroche sa guitare au râtelier. Feargal va se lancer dan une carrière solo. Et, petite lueur d'espoir, puisque c'est eux qui se débrouillent fort bien au chant sur 3window Shopping For New Clothes", Mick et damian parlent de continuer ensemble sous un autre nom et avec d'autres gens. Pour l'instant, fin d'un grand groupe. Et tant pis pour ceux qui les ont laissé passer. |